Fable agile radical
Dernière modification : 24 juin 2024
Une histoire de don
La Fontaine écrivait des fables dans un but éducatif, en utilisant principalement des animaux comme personnages, pour donner davantage à penser et à sourire, en approchant certaines réalités dérangeantes des comportements humains sans risquer de se faire prendre, ou pire l’indifférence.
Si bien que nous reconnaissons toujours sa réussite et son impact à travers les générations, bien que la quantité de mots soit, frugale.
La Fontaine avait un don. Si l’on rapporte ce don aux valeurs de l’agilité et à celles promues par eXtreme Programming par exemple, c’est clair: La Fontaine savait communiquer, avec simplicité, faisant preuve et nous invitant à faire preuve à la fois de courage et de respect dans notre introspection, dans l’accueil d’une forme particulière de feedback, dont la quantité et la qualité font toujours défaut.
Par cet article, nous faisons le don de deux histoires,
en souhaitant qu’elles nous permettent de mieux nous connaître,
et de raviver la profonde nature fructueuse des interactions.
Essai d’une fable agile radical
Trois amis vivaient en bordure de rivière Agilité:
Un master chat, un chien boarder et un cheval zuillé.
Ils faisaient association à la maison comme à la ville,
partageant conversations pour quadripèdes en vrille.
Lorsqu’un avait trouvé nouvelle histoire
qu’il pensait plaire à l’auditoire,
il en proposait lecture à tous.
Après que chouette Condorcet eut fait choix,
et lecteurs dépouillés feuilleté presqu’un mois,
ils débattaient ce qui s’y racontait,
du comment, du pourquoi, de ce qui les concernait.
Parfois, ils imaginaient de la Réalité
quelle valeur ou principe pouvait changer
la vie des millepattes, sans pattes ou pieds palmés.
Aussi, ils se mirent à écrire des histoires utopiques,
comme “Si j’avais deux pattes Alors ce serait épique”.
“Les deux amis” de Jean De la Fontaine
qu’il veuille bien nous pardonner, d’avoir quelques mots agilifiés
Une nuit que chacun s’occupait au sommeil,
Et mettait à profit l’absence du soleil,
Un de nos trois Amis sort du lit en alarme;
Il court chez ses intimes, éveille les équipiers;
Morphée avait touché le lieu de leur mêlée
L’Ami couché s’étonne, il prend sa bourse, il s’arme;
Vient trouver l’autre, et dit : Il vous arrive peu
De courir quand on dort; vous me paraissez homme
A mieux user du temps destiné pour le somme:
N’auriez-vous point perdu tous vos points au jeu ?
En voici. S’il vous est venu quelque querelle,
J’ai mon xp, allons. Vous ennuyez-vous point
De coder toujours seul ? Une nouvelle équipe
Était à mes côtés; voulez-vous qu’on l’appelle ?
Non, dit l’Ami, ce n’est ni l’un ni l’autre point:
Je vous rends grâce de ce zèle.
Vous m’êtes en dormant un peu triste apparu;
J’ai craint qu’il ne fût vrai, je suis vite accouru.
Ce maudit songe en est la cause.
Qui d’eux aimait le mieux ? Que t’en semble, lecteur ?
Cette difficulté vaut bien qu’on la propose.
Qu’un Ami véritable est une douce chose !
Il cherche vos besoins au fond de votre cœur;
Il vous épargne la pudeur
De les lui découvrir vous-même.
Un songe, un rien, tout lui fait peur
Quand il s’agit de ce qu’il aime.