KARMA POLICE
Dernière modification : 24 juin 2024
Nous ajoutons à notre panoplie un nouvel outil, en quelque sorte le chainon qui manquait entre la mission de l’équipe et son backlog. Il fait donc le lien entre CARE et OVNI mais du point de vue “technique” c’est une extension de KARMA.
Dans un premier temps nous l’avons appelé KARMA POLICE, POLICE étant un nouvel acronyme associé à KARMA :
Pilotage par Objectifs en Lien avec des Impacts Clés Externes
Pourquoi Karma Police ?
Les quadragénaires (et plus) se souviennent sans doute de la chanson de Radiohead. Au moins de l’air.
Karma Police figure sur l’album OK Computer paru en 1997. Elle s’inspire de 1984 dans lequel George Orwell parle de la police de l’esprit.
La police de l’esprit nous la combattons avec l’agilité radicale, particulièrement la forme moderne de la surveillance des gens, dont il est possible que des équipes prétendument agiles en aient conçu les applications.
Émergence
Ce nouvel outil, dont nous allons pour le moment conserver le nom, a — une fois de plus — émergé suite à une lecture.
En effet, le livre choisi pour le dernier klub de lecture, Succeeding with OKRs in Agile, présente les OKRs (encore un acronyme mais celui-ci n’est pas signifiant et guère plus doux à l’oreille que KPI).
OKR
L’approche par les Objectives and Key Results n’est pas très récente ; ce n’est pas non plus la première fois que nous l’évoquions dans un klub de lecture, puisque c’est le sujet du dernier chapitre de Changing Your Team From The Inside d’Alexis Monville, que nous avions accueilli en 2018.
Si on remonte plus loin, on pourrait presque dire que c’était le sujet du premier klub de lecture en 2012, bien que le terme OKR n’y soit pas cité. Impact Mapping de Gojko Adzic, le livre dont il s’agit, traite abondamment de la notion d’objectif mesurable.
Depuis presque 10 ans, l’outil Impact Mapping fait partie du kit du bon coach agile. C’est un outil de planification stratégique qui n’est pas si facile à appréhender correctement.
Agile OKR
Qu’apporte Allan Kelly avec ses agile OKRs ?
C’est la question que nous nous sommes posée, en nous rappelant que dans les anciennes lectures du klub, nous avions déjà sélectionné son ouvrage Xanpan. C’était en septembre 2015 et nous avions apprécié son style et son aisance à mixer des concepts et des idées. C’est toujours le cas dans son dernier opus où il introduit les OKRs dans l’agilité avec des choix personnels assumés et intéressants.
Nous reprenons dans KARMA POLICE le rythme qu’il propose pour les OKRs : un rythme trimestriel. Des OKRs sont définis à chaque saison.
Agile radical OKR
Dans KARMA de base, nous avions projeté la notion d’objectif intermédiaire venant de l’Improvement kata sur ce même rythme, celui de la saison. L’objectif en question est un objectif sur la façon de travailler avec l’agilité. Nous proposons la grille Agile Fluency avec ses zones pour aider à situer les objectifs.
À cet objectif sur la maitrise de l’agilité nous ajoutons avec POLICE des objectifs sur les produits ou les services développés par l’équipe.
Dans Succeeding with OKRs in Agile, ce sont ces objectifs, les business objectives, qui sont traités. Kelly discute de la valeur dans son ouvrage. Cependant il reste globalement cantonné à une notion classique celle qui donne toute la place à la valeur économique.
L’agilité radicale, depuis son manifeste, pousse à considérer les valeurs sociales et écologiques de façon explicite. On va donc retrouver dans KARMA POLICE des objectifs correspondant à ces valeurs.
Résultat attendu
Le résultat attendu d’une utilisation de l’outil KARMA POLICE, ce seront donc des OKRs pour la saison, organisés en 4 parties :
- maitrise de l’agilité (l’aspect processus)
- valeur sociale
- valeur écologique
- valeur économique
En phase avec ce que recommande Allan Kelly, nous suggérons de limiter le nombre d’objectifs pour la saison, avec si possible un seul pour chacune de ces 4 parties.
Comment identifier ces objectifs (O) et leurs mesures associées (KR) ?
Nous avons expérimenté Souvenir du futur (le Remember the future des Innovation Games) ; cet atelier collectif convient très bien à la découverte de ce qui est potentiellement un objectif mesurable.
Comment présenter les résultats de KARMA POLICE ?
Nous suggérons de les montrer sous forme de carte heuristique. Avec au premier niveau le nom de la saison, au 2e les 4 catégories mentionnées ci-dessus, au 3e les objectifs qui y sont associés et au 4e les résultats-clés.
Voici l’exemple pour PermaBio :
Une mindmap comme Impact Mapping ?
Une carte mentale aussi, mais bien différente.
Au centre de la carte
Avec IM, le niveau 0 est exprimé par un but dont l’échéance temporelle n’apparait pas ; avec POLICE on considère simplement la saison d’une durée de 3 mois, il n’y a pas d’objectif global (qui est toujours difficile à trouver avec IM).
Niveau 1
Avec IM, le niveau 1 répond à la question Qui ? On y trouve des acteurs (ou parties prenantes) ; avec l’expérience cette notion placée avant les impacts posait quelques problèmes, notamment une difficulté à garder un arbre strict.
Avec POLICE, on a donc les objectifs au niveau 2. Comme les impacts, les objectifs restent dans le domaine du problème. On peut considérer que c’est proche, un objectif étant l’impact attendu.
Niveau 2
Avec IM, le niveau 2 répond à la question Comment ? On y trouve les impacts (donc ils sont des descendants des acteurs). Les mesures associées aux impacts figurent en commentaires sur la carte, ils ne font pas l’objet de noeuds. Dans la pratique, la formulation des impacts n’a rien de facile et les mesures sont souvent oubliées. Une notation (par exemple d’une à trois étoiles) permet de les prioriser.
Avec POLICE, on reste dans le domaine du problème en y mettant les impacts clés (résultats clés dans le langage OKR) associées à l’objectif.
Niveau 3
Avec IM, le niveau 3 répond à la question Quoi ? On y trouve les fonctionnalités qu’on a identifiées pour atteindre l’impact associé. On passe ici dans le domaine de la solution.
Avec POLICE, c’est pareil.
Conclusion
La réflexion sur Karma Police avec l’équipe prend tout son sens lors de la préparation d’une saison, pour aligner la mission de l’équipe et son backlog. Pour l’avoir déjà expérimentée concrètement une première fois, nous pensons que le résultat obtenu ici est un bon appui pour aborder le volet solution et embarquer avec l’OVNI.