Récit du WalkingDev de l'agilité radicale
Dernière modification : 3 juin 2024
Cet article a été écrit en mob-writing à distance. Nous avons utilisé un pad partagé sur lequel le driver écrit. Nous avions un timer spécial mob, calibré à 8 minutes. A chaque échéance de timer, nous avons fait tourner driver et navigateur. Nous avons déroulé 8 boucles pour produire cet article.
La suite est le résultat de notre première expérience de coopération en mob-writing.
C’était le premier walkingDev sur l’agilité radicale et aussi le premier walkingDev depuis le confinement.
Nous avions choisi d’atterrir en nous retrouvant à un endroit simple d’accès en face du métro Saint-Cyprien.
Le Manifeste du Douze
Nous étions six autour d’une grande table, à l’intérieur du Douze. Un premier atelier porta sur la découverte du Manifeste agile radical, l’occasion pour les participant·es de le découvrir. La réponse à la question “Pourquoi êtes-vous venus ?”.
Retour sur le cheminement depuis le manifeste agile de 2001 pour y trouver une prolongation possible. Ce qui était intéressant, c’est de voir plusieurs options possibles. Par exemple la valeur sociale pouvait s’associer à plusieurs éléments, les 4 valeurs du Manifeste.
Le jeu de 12 cartes à reconstituer a permis d’illustrer la façon dont l’agilité radicale augmente le Manifeste initial. Les discussions engendrées ont permis de trouver un sens commun et donc d’aligner le groupe pour la journée.
Les mots à éclaircir : agilité, radicalité, convivialité, égalité, ce qui fait CARRE avec responsabilité, devoir qui vient quand on connait le contexte.
Quelques retours sur le jeu :
- Entre 2001 et 2021, le contexte a changé ce qui nous appelle à en faire quelque chose de nouveau.
- Le darwinisme social évoqué pendant la conversation à propos de l’entraide (le livre objet du klub de lecture).
- Entraide (ou égalité) plus que compétition.
- La convivialité est relative aux outils, en se basant sur Ivan Illich.
Le jeu a duré longtemps : on a pris ce temps pour croiser nos référentiels. Le moment était venu de bouger, de se lever et de marcher.
La traversée du marché / le backlog
Nous avons quitté le 12 et orienté le groupe en direction du Bazacle par les allées Charles de Fitte, le pont des Catalans les allées de la Garonne.
Dans le quartier Saint-Cyprien le masque n’était pas obligatoire, contrairement au centre de Toulouse. Cependant la petite allée couverte du marché Saint-Cyprien a été traversée avec le masque (le prix du plus beau masque revient à Anthony).
À la sortie du marché, nous avons partagé et recueilli les attentes des participants, pas plus de 10 minutes à cause du bruit —normal— du lieu :
- pourquoi l’agilité radicale ? l’origine, la genèse…
- comment promouvoir et développer l’agilité radicale ?
- des exemples de mise en oeuvre de la considération du vivant dans les organisations ?
Puis nous avons pris vers la place du Ravelin aussi occupée par un marché. Pour rejoindre les allées nous passons devant le Dispensary en se disant qu’on pourrait y revenir le soir (ce qui nous a manqué).
En cheminant lentement par binôme, trinôme, nous avons pris le temps d’une photo de groupe sur la Garonne.
Quai de Garonne / atelier OVNI
Sur la digue de la Garonne, nous avons déroulé l’atelier OVNI animé par Anthony. Improvisé avec des post-it et un stylo. Les post-it posés sur le muret de la digue.
Cet OVNI a levé bien des questions sur le comment définir la valeur sociale et écologique. Les limites ont été évoquées. L’idée d’une représentation relative et subjective des valeurs pour un contexte considéré a été développée, permettant à chacun de définir son échelle.
En dernier point, la représentation de la valeur métier des features peut se faire en pratique en jouant sur la taille des post-it ou par marquage d’une taille de T-Shirt.
Les réflexions que suscitent cet atelier peuvent conduire à définir des limites éthiques pour une organisation, et à repenser des solutions plus ou moins satisfaisantes et provisoires pour aller vers un idéal commun qui se dessine.
Expos du Bazacle - ça chauffe !
Le musée (site EDF) du Bazacle => https://fr.wikipedia.org/wiki/Soci%C3%A9t%C3%A9_des_moulins_de_Bazacle?wprov=sfla1
Nous sommes alors arrivés sur le site du Bazacle avec l’idée de parcourir l’exposition temporaire sur les enjeux climatiques :
ça chauffe pour la planète.
Les illustrations nous rappellent la facilitation graphique. Au bout du parcours, un mur de post-it a recueilli les impressions et idées, mais comme un contre exemple, il est particulièrement peu lisible et nous interroge…
Même si la plupart des illustrations étaient d’une tonalité plutôt sombre, la variété des styles de dessin, de message et d’humour ne laissent pas indifférent. D’ailleurs chacun s’est dit marqué par au moins une illustration, différente.
Exposition temporaire sur les enjeux climatiques avec des illustrateurs connus, pleinement approprié à la journée.
Vue sur les poissons de Garonne, la passe à poissons, une allégorie sur la passe dans la collaboration, l’objectif est d’obtenir la fluidité.
On est passé également par l’exposition permanente illustrant la place — importante — de l’hydraulique, cette énergie verte.
Il y avait des jeux pour comprendre avec les mains (billes illustrant le flux).
Guillaume nous a rappelé l’histoire du Bazacle, ancien moulin sur la Garonne, devenu la première entreprise à capital de parts en France.
C’était le baza(r)cle…
Nous approchions de l’heure du déjeuner et avons décidé de nous diriger vers notre lieu de restauration en franchissant le Pont Saint Pierre pour rejoindre l’Hémicycle des Abattoirs.
Nous nous sommes installés en terrasse et avons commencé l’apéritif attendu.
Déjeuner le menu pour tous
Les échanges étaient libres pendant le repas, sur des sujets plus ou moins profonds, appuyés sur quelques livres qu’on avait dans les sacs.
En fin de repas, nous avons invité à découvrir les metacartes du numérique éthique en saluant le beau travail de synthèse des créateurs de ce Commun et l’esprit du libre.
Nous avons déroulé un atelier CARE qui présente les critères permettant d’aligner les parties prenantes et l’équipe pendant le prélude.
En distribuant un canevas vierge et en l’illustrant avec l’exemple de Peetic.
À quel moment le faire ?
Les 3 séquences, de la convivance de l’équipe, de l’alignement des parties prenantes avec un exemple de vision et mission, et le passage aux boucles. “Hello 1ère boucle de production”
Nous avons abordé les attitudes, capacités et compétences des différents rôles. En ce qui concerne le rôle du PO, la mention de la créativité a suscité un débat. Le PO est amené à inventer et créer des choses pour discuter avec les parties prenantes et les développeurs.
Entraide inopinée
Aux alentours de 15h nous quittons l’Hémicycle en direction du parc Raymond VI et en sortant du restaurant, nous tombons sur un homme allongé sur la pelouse, pris de convulsions, avec un bras au dessus de sa tête qui gigotait anormalement.
En lui posant deux trois questions nous nous apercevons très rapidement son besoin d’aide et appelons les secours, que nous attendons impatiemment pour faciliter leur accès.
L’entraide, sujet du prochain klub de lecture Agile Toulouse.
La Grave
En repartant en direction de La Grave, nous empruntons un porche et juste à gauche un chemin indiqué par Guillaume.
Nous débouchons sur une cour intérieure de l’Hôpital, aujourd’hui désaffecté, dans une atmosphère calme et rafraîchissante.
Surpris par le parcours de ce lieu improbable, nous nous installons et commençons à parler Mob programming.
Ce fut également l’occasion de prendre quelques photos.
C’était un endroit quasi désert, un lieu bien agréable avec une léger courant d’air. Un lieu où le temps s’est arrêté, pour preuve l’horloge était arrêtée. Il y avait un peu de passage du personnel (administratif ?).
Nous approchions 16h00, nous avons donc décidé de revenir sur les questions de la matinée, celles levées lors de la place du marché. A priori, l’ensemble des participants étaient satisfaits par les différents éléments apportés.
Les participants étaient venus en moto, en vélo, en métro, en auto. Certains sont venus au WalkingDev en profitant de leur dernier jour de vacances, d’autres ont pris un jour de congés.
Estaminot café librairie / retro conf & fin de journée
Nous avons décidé de nous rendre sur notre dernier lieu : L’Estaminot. C’est un lieu atypique ayant une double fonction de café et de librairie (vente de livres d’occasion).
Il y avait une ambiance calme et studieuse avec FIP en musique de fond.
Nous avons commandé des thés et boissons chaudes (du rooibos, qui n’est pas un thé).
Ce fut l’occasion de présenter la rétroconf, un dernier outil de l’agilité radicale, pour répondre aussi à la question “quoi faire après ?” des participants.
Le petit livre de Bruno Latour1 déjà évoqué au petit déjeuner comme étant à l’origine de la rétroconf nous a permis de boucler la boucle. Notre adaptation du questionnement du sociologue, distingue les activités du confinement à continuer ou à arrêter.
Un an après le premier confinement, ces questions apparaissent toujours pertinentes, chacun pouvant prolonger ses réflexions à titre personnel ou pour son équipe.
Voici venu le moment de clore cette belle journée, en se promettant de nouvelles conversations.
Pourquoi un walkingDev et pas une conférence radicale ou un raid agile radical ? Nous avons trouvé que c’était la formule la plus légère et la plus facile à organiser, à format convivial pour un petit groupe.
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Où atterrir après la pandémie ? AOC media ↩︎